Créer ou reprendre une entreprise est la dernière grande aventure d’une vie. Au XIXème siècle, les aventuriers partaient à la découverte de l’Asie, de la jungle, de l’Amazonie, des pôles… Aujourd’hui tout cela est connu, cartographié, devenu destination touristique de masse.
Il reste l’entreprenariat pour « partir à l’aventure », c’est-à-dire pour partir au-devant d’un futur qui n’existe pas et que l’entrepreneur a la faculté de créer, de modeler, d’imaginer, voire de rêver.
Quand on crée une entreprise on ne sait pas si l’idée qui en est à l’origine fonctionnera ou pas. Il faut admettre comme normal que la réussite n’est pas garantie et que cela ne remet pas en cause la capacité de l’entrepreneur à réussir un autre projet si le précédent défaille.
Quand un sportif rate le podium, lui interdit-on de se représenter aux prochaines compétitions ? Bien sûr que non, car on sait bien en matière sportive que l’échec forge le caractère et les succès futurs.
Mais ça n’est pas le cas pour un chef d’entreprise qui, en cas d’échec, sera « marqué » à la Banque de France, ce qui lui interdira l’accès aux crédits lors d’un futur projet. Pourtant lui aussi apprend de ses échecs et se construit une expérience gage de réussites futures. Les « business schools » américaines enseignent que pour être un chef d’entreprise expérimenté il faut avoir déposé le bilan deux fois…
Oui, l’entreprenariat est la clef de notre développement économique et, par voie de conséquence, celle de la réduction durable du chômage. Car le chômage est une conséquence et pas une réalité indépendante du monde économique.
Mais il est vrai qu’à entendre certains responsables politiques pourfendre les entrepreneurs et leurs entreprises, je me dis qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Pourtant, avant que d’être amenée à licencier parce qu’elle connaît des difficultés, combien d’emplois l’entreprise et son chef ont-ils créés ? Combien de feuilles de paye ont-ils distribués depuis le début de leur activité ? Et combien d’argent ont-ils versés à l’État ?
Mais comme il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer, avançons et laissons brailler ceux qui n’ont jamais fait aucun bulletin de paye et n’en feront jamais…