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Les malheurs de Monsieur Martin : 1- La fin du calvaire ?

Les malheurs de Monsieur Martin : 1- La fin du calvaire ?

Monsieur Martin est un chef d’entreprise heureux. Après avoir assisté, impuissant, pendant des années, à l’érosion continue de ses marges commerciales, son bureau d’étude vient enfin de trouver LA solution qui, il en est certain, va lui permettre de regagner la rentabilité perdue.

En effet, après des années de stabilité, Monsieur Martin a peu à peu pris conscience que les prix pratiqués sur son marché progressaient moins vite que ses charges. Il a bien sûr tenté de résister en passant des augmentations de prix plus fortes, en s’efforçant de modérer la progression des salaires, en faisant pression sur ses fournisseurs…

Mais, au niveau commercial, Monsieur Martin a senti le sol se dérober sous ses pieds quand son plus gros client lui a dit un jour qu’avec les prix de vente qu’il venait de lui annoncer, il préférait travailler avec son concurrent… Sur l’instant, il a réussi à sauver les meubles, comme on dit, mais sa dignité en a souffert et les prix qu’il a dû consentir dans l’urgence, aussi.

Quant aux discours sur la modération salariale, s’ils ont été réceptifs au début, les délégués du personnel ont fini par se lasser de devoir compenser, en quelque sorte, année après année, la baisse de marge par la modération salariale. Monsieur Martin lui-même, d’ailleurs, a perçu les limites de ce système quand son chef d’atelier, personnage clef qui maitrise la production, lui a présenté sa démission pour cause de meilleur salaire trouvé ailleurs.

Il s’est efforcé également de freiner les hausses de prix annuelles des fournisseurs. Son acheteur a réussi à modérer certaines hausses sur certains composants du produit, mais il aurait fallu des baisses de prix, et ça, les fournisseurs l’ont refusé catégoriquement.

Monsieur Martin a vécu les années qui ont suivi dans une forme de résignation en regardant, impuissant, ses marges passer par petits bouts dans le hachoir de la concurrence, avec la sourde impression d’être pris en tenaille entre ses recettes et ses dépenses. Ah ! cette concurrence qui n’a plus ni foi ni loi ! Comment fait-elle pour livrer plus vite des quantités plus faibles avec des prix à l’unité aussi bas ?

Pourtant, quand on livre une petite quantité rapidement, cela augmente le prix de revient unitaire, n’est-ce-pas ? Encore un coup des Chinois…

Alors quand le chef du bureau d’études lui a dit qu’il avait une idée pour faire un produit qui consommerait moins de main d’œuvre, Monsieur Martin a sauté sur l’occasion et il a lancé le projet qui a mené au prototype qui est sur son bureau. Et il est ravi.

À suivre…

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